La dernière âme
Chapitre 18 : Les journaux secrets de William Afton - 1987
2884 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 07/07/2025 11:29
Entrée du 26 janvier 1987, 12h25 - Retranscription écrite
Tu es sûr de toi ? Ce n'est pas que je ne veux pas que tu nous aides au restaurant, mais tu connais la réputation qu'on a. Les clients peuvent être un peu.... désagréables. Et puis, ça empiéterait sur tes cours, ce n'est pas une bonne idée.
Papa, j'ai dix-sept ans, je sais gérer les cours. Je veux vraiment aider, je ne t'embêterais pas, promis. L'école est juste à côté, j'ai pas envie de rester juste à la maison à attendre tout seul quand j'ai pas cours.
Très bien... Mais uniquement après les cours, le week-end et les vacances. Ta mère me tuerait si elle apprenait que tu rates l'école pour travailler ici. On est d'accord, Mike ?
Bien sûr ! Par quoi je commence ?
Va m'enfiler un costume violet, pour commencer. Il y en a dans l'armoire derrière. Je vais te mettre en surveillance à la garderie. Oh, et Mike ?
Oui ?
Ne touche pas aux Animatroniques. Sous aucun prétexte. Je sais que tu es grand mais... Je ne veux pas que ça recommence, d'accord ? Et... Méfie-toi de Henry.
Tu t'inquiètes trop. Ce ne sont que des robots, après tout. Ce n'est pas comme s'ils allaient essayer de me tuer, pas vrai ?
Entrée du 26 janvier 1987, 18h32 - Retranscription écrite
Commandes d'ingrédients terminée. Campagne publicité terminée. Commande des assiettes en carton terminée. Anniversaire d'un mioche planifié. Congés posés. Liste de courses : café, fil à recoudre et aiguille, tournevis. Scott, je sais que t'as encore piqué ma clé à molette pour réparer ta télé, je l'attends demain dans ma boîte à outils. Termi...
Bonsoir, William.
Henry ! Enfin de retour à la maison ? Tu n'avais pas encore une semaine de repos ? Il n'y a vraiment que toi pour faire des heures supplémentaires dans ce lieu moisi.
Oui, oui... Je... Je voulais te parler de quelque chose. Ma femme.... Ma femme a découvert que Charlie était morte, en fouillant dans mes affaires pendant que j'étais à l'hôpital. Elle la croyait toujours disparue, même si elle se doutait qu'on ne la retrouverait jamais. Et elle m'a demandé des explications. Dans la panique, j'ai... J'ai dit que c'était toi qui l'avait...
Quoi ? Putain, Henry ! Si elle parle... Si elle parle, ils vont remonter à nous, ils vont tout découvrir. On va plonger, Henry !
Ne panique pas, la situation est sous contrôle pour l'instant. Je l'ai convaincue de ne rien dire, contre de l'argent.
Et j'ai quelles garanties, moi ?! Henry, si... Je le supporterais pas. On a tué quoi, dix, quinze gosses ? Ils vont nous foutre dans le couloir de la mort, putain. Putain, putain.
Calme-toi. Ton énervement n'arrangera pas la situation.
Ne me dis pas de me calmer. Tu sais quoi ? Dégage d'ici. J'en ai marre, Henry. J'en ai marre de te voir foutre la merde dans ma vie. Si je tombe, je peux te garantir que tu tombes avec moi.
Mesure tes propos, mon vieil ami. Tu joues un jeu dangereux.
Menace-moi tant que tu le veux. Ça fait bien longtemps que je n'éprouve plus de remords. Règle cette situation, ou je te jure que je m'en chargerais moi-même.
Entrée du 28 janvier 1987, 8h25 - Retranscription écrite
Comment ai-je pu être aussi naïf pour faire confiance à Henry ? Je ne dors plus la nuit, j'ai peur à chaque fois que j'entends une alarme de voiture de police dans la rue. Est-ce que c'est ça, la culpabilité ? Être condamné à avoir peur toute sa vie, jusqu'à ce que le crime éclate au grand jour ? Je ne peux pas le supporter, pas tant qu'elle est en vie.
On est allé trop loin, on a fait trop de mal pour reculer maintenant. Les recherches de Henry sont de plus en plus abouties et on commence à toucher au but, à comprendre comment fonctionne la psyché et l'âme. On se rapproche d'Elizabeth, de Georges... Je sais qu'on peut les ramener. Avec encore quelques années de travail, on pourra trouver un moyen de les enlever de leur enveloppe de métal pour les remettre dans des corps humain. On travaille sur des containers, avec Henry, pour emprisonner les âmes. Cela réglerait notre problème de robots hantés. Coincés dans des pots en métal sur une étagère, ils ne pourraient plus faire de mal à personne.
Les Toys me terrifient. Ils n'agissent pas comme les autres. Pendant la journée, ils me suivent du regard, où que j'aille, parfois jusqu'à ce que leur tête fasse un tour complet. Ce matin, Toy Freddy a même refusé de chanter tant que j'étais dans la pièce. Jusqu'à présent, ces phénomènes n'arrivaient que la nuit. Si les Animatroniques se mettaient à bouger pendant la journée, ce serait un vrai drame pour l'entreprise.
Les vieux robots agissent aussi étrangement, en ce moment. J'ai regardé les caméras des dernières nuits, ils ne vont plus jusqu'au bureau. Ils se réunissent autour de la Marionnette et ils parlent toute la nuit. Impossible de savoir ce qu'ils disent, malheureusement, mais je suis certain qu'elle agit comme un petit général sur eux.
Il est grand temps de s'en débarrasser. Cette poupée de l'enfer prend trop son rôle de protectrice à cœur, et elle est plus intelligente que les autres. La laisser courir en liberté dans la pizzeria était une mauvaise idée. Dès demain, je la descends au laboratoire et je l'abandonne avec les autres, en bas. Elizabeth aura un peu de compagnie, comme ça. J'espère secrètement qu'ils vont la démembrer. Après tout, ils ont été conçus pour tuer.
Je sais que ça ne va pas plaire à Henry, mais il doit voir la vérité en face : sa fille est une plaie ouverte, tant qu'elle est là, la blessure ne peut pas se refermer.
Entrée du 29 janvier 1987, 13h02 - Retranscription écrite
Papa, tu as deux minutes ? Je dois... Je dois te parler de quelque chose.
Le service est déjà terminé ? Scott t'as mis à la porte ? Tu veux que j'aille lui parler ?
Non, non. Je voulais te parler des robots. Je... Je sais que tu vas me prendre pour un fou, mais j'ai l'impression qu'ils me suivent du regard quand je porte ton costume violet. Et... Il s'est passé quelque chose ce matin. J'en ai pas parlé à Scott, je voulais pas l'inquiéter, mais...
Qu'est-ce qui s'est passé ?
Je nettoyais Toy Chica, quand elle m'a attrapé au cou. J'ai... J'ai réussi à me libérer en l'aspergeant d'eau de javel, mais j'ai vraiment cru qu'elle allait me tuer. Tu sais, depuis ce qui est arrivé à Georges et Elizabeth, je fais souvent ce cauchemar. Avec toutes ces histoires de fantômes, j'ai peur... Enfin, j'ai peur que Georges soit toujours là et cherche à me faire payer pour ce que je lui ai fait.
Tu ne l'as dit à personne, tu en es certain ?
Oui, mais...
Alors écoute-moi bien. Je ne veux pas que tu en parles à quelqu'un, sous aucun prétexte. Reste loin d'eux, d'accord ?
Papa, est-ce que ça a un rapport avec toi ? Ne me mens pas, je sais quand tu mens.
Oui, Michael. Je ne peux pas t'expliquer, je veux te garder loin de tout ça. Mais oui, c'est de ma faute.
Est-ce que... Est-ce que les histoires de fantômes sont vraies ? Est-ce que Georges est avec eux ?
Je t'ai dit que je voulais te garder loin de tout ça. Tu... Je te raconterais tout quand ce sera fini. Pour l'instant, c'est trop dangereux. S'il te plaît, Mike, fais-moi confiance. Je sais ce que je fais. Je le fais pour notre bien à tous les deux.
Très bien, je n'insiste pas. J'espère que si c'est toi qui a tué les pauvres gosses dont tout le monde parle, tu auras la décence de me le dire, yeux dans les yeux. Je peux comprendre, Papa. Mais... Je ne veux pas que tout vienne de moi. Oh. Henry vient dîner ce soir, il a dit que c'était important. Je vais rester avec Jeremy ce soir.
Jeremy ?
Oui, Jeremy Fitzgerald. C'est un ami du lycée, Scott l'a embauché comme gardien de nuit. J'ai dit que je l'aiderais sur son premier poste, pour qu'il prenne ses marques.
C'est hors de de question, tu m'entends ? Tu ne restes pas ici cette nuit.
On va travailler, j'ai pris un sac de couchage. Je suis plus un enfant, papa. Arrête de me dicter ma vie.
Mike, je te préviens, ne fais pas ça ! Mike ! Reviens ici !
Entrée du 30 janvier 1987, 06h02 - Retranscription écrite
Mike ! Michael ! Où est-ce que tu es ?!
Papa, mais qu'est-ce que... Il est que six heures du matin !
Tu n'as rien ? Tu es sûr que tu n'as rien ?
Que veux-tu qui m'arrive ? Les gens sont flippés rien que par le nom du restaurant, c'est pas comme s'ils allaient tenter de s'y infiltrer pendant la nuit. Je vais aller dormir un peu maintenant, si ça ne te dérange pas. Je reprends le service à quatorze heures.
D'acc... D'accord. A plus tard.
Tu devrais aller dormir, toi aussi. T'as une sale tronche, papa. Ton dîner avec Henry s'est bien passé ?
Oh... Pas vraiment. Enfin... Oui. Oui, ça a été. Fais attention en rentrant.
Entrée du 30 janvier 1987, 7h25 - Retranscription écrite
"Ton dîner avec Henry s'est bien passé ?" Bien sûr que non. Après ce que je lui ai balancé au visage l'autre jour, comment est-ce que ça pourrait aller ? On a mangé dans un silence pesant, à se regarder comme deux loups alphas sur le point de se jeter à la gorge. Je lui ai demandé s'il avait parlé à sa femme, et il a immédiatement détourné le regard. Il ne l'a pas fait. Bien sûr qu'il ne l'a pas fait.
J'ai préféré changer le sujet, pour ne pas enflammer la situation. Je lui ai annoncé de but en blanc que je descendais la Marionnette au sous-sol ce soir. Il m'a immédiatement crié dessus. "Tu es inconscient, William", "Tu vas tout faire foirer, William". Mais je m'en fous. Je ne peux plus voir cette saloperie au visage strié une journée de plus, elle est trop dangereuse pour Mike. Il comprendra à quel point j'avais raison lorsque les Animatroniques cesseront enfin leur cirque nocturne.
On a fini par s'engueuler et se balancer des horreurs à la tête. Je ne me sens même pas coupable. Il s'en remettra. Je ne vais pas m'excuser d'être le plus sensé de nous deux.
Entrée du 1er février 1987, 07h22 - Retranscription écrite
La soirée a été... mouvementée. Après le service, hier soir, j'ai sorti cette horrible marionnette, je l'ai balancée dans une boîte et je suis sorti pour la mettre dans ma voiture. Henry était là, et il n'était pas content. Le ton est vite monté, il m'a demandé de la remettre là où elle était. J'ai refusé. Son poing est parti tout seul, droit dans mon visage. J'ai vu rouge, j'ai riposté. Nous nous sommes battus comme deux adolescents sur le parking de la pizzeria, jusqu'à ce que Scott et Michael viennent nous séparer.
Un œil au beurre noir et une côte fêlée, j'aurais pu m'en tirer plus mal. J'ai pas réfléchi, j'ai jeté le carton dans la voiture et j'ai démarré. Je n'avais juste pas fait attention à l'heure. A minuit pile, il y a eu du mouvement dans la boîte, rageurs. Les doigts fins de cette poupée de l'enfer ont transpercé plusieurs fois le carton. Lorsque j'ai pris l'ascensceur pour descendre en bas, elle avait réussi à libérer un de ces bras. Je l'ai balancée dans le sous-sol et je suis remonté illico. Je n'ai aucun doute sur le fait que quelques secondes de plus auraient suffi à ce qu'elle se libère totalement.
Je regrette de ne pas avoir eu le temps de la brûler. Ça aurait peut-être calmer Henry. Je ne sais pas.
Entrée du 1er février 1987, 14h25 - Retranscription écrite
Papa ! Papa, tu dois venir, vite !
Mike ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui est arrivé à ta chemise ?
Foxy est hors de contrôle ! Il marche dans la salle... Il... Il a attaqué Scott. On a dû faire sortir les clients. Il faut... Il faut appeler quelqu'un... Je...
[Cri mécanique]
Merde. Ne bouge pas.
C'est... C'est Mangle ? Comment est-ce qu'elle... a pu grimper au plafond ? Papa, qu'est-ce qui se passe ?
J'ai enlevé la Marionnette hier soir, ça ne leur a pas plu. Ils n'avaient encore jamais bougé dans la... A terre !
[Bruit de course]
Scott ! Derrière toi !
Yaaaaar ! Bienvenue dans l'ai-ai-aire des pira-ra-tes !
Mais qu'est-ce qui se passe bon sang, William ?! Où est Henry ? .... Mike ! Mangle, au dessus de toi !
[Cri humain et mécanique mêlé]
MIKE ! MIKE ! Non ! Putain !
William, sors de là ! On ne peut rien faire ! On va... On va appeler la police... Viens !
Mike ! Miiiiiiiike !
[Bruit de porte qui se claque]
Rapport de l'accident connu sous le nom de "Morsure de 1987" - 3 février 1987
Dave Miller
Freddy Fazbear's Pizzeria
Denver, Colorado
Le 3 février 1987
Objet : Démenti médiatique concernant l'accident de la "morsure de 1987".
Le 1er février 1987, la pizzeria Freddy Fazbear a connu une suite d'accidents dramatiques résultant de problèmes techniques avec les Animatroniques connus sous les nom de "Mangle" et "Foxy". Les deux robots ont développé un bug suite à un coup de froid intense provoqué par le climat de ces derniers jours.
Foxy a réussi à quitter les coulisses où il était consigné suite à une maladresse d'un employé de la pizzeria et est parvenu à atteindre la salle de service. Certains clients ont eu l'impression de le voir se jeter sur le manager de l'établissement, mais il n'en était rien : Foxy a trébuché sur une marche dissimulée et, n'étant pas programmé pour les passer, a basculé vers l'avant avant de retrouver son équilibre. Le choc a créé un faux-circuit qui a envoyé un signal à Mangle.
Le deuxième renard, partiellement démantelé, a accidentellement reproduit son spectacle, pourtant désactivé à cause de lui. La mâchoire s'est accidentellement refermée sur le crâne d'un employé de la pizzeria, Michael Afton, le fils du directeur disparu de la pizzeria. Bien que gravement blessé, il est aujourd'hui hors de danger et bien vivant, ses jours ne sont plus menacés.
Toute prétention de robots hantés est mal venue et fausse. Toute diffamation à venir sur les événements relatés dans les médias sous le nom de "Morsure de 1987" se verra suivie d'une attaque en justice.
Merci de votre compréhension.
Dave Miller,
Directeur de la pizzeria Freddy Fazbear.
Entrée du 18 mars 1987, 8h25 - Retranscription écrite
Le verdict est tombé : les Toys doivent être intégralement détruits dès que possible. Des mois de travail qui tombent à l'eau, à cause d'un accident. Tout n'est pas perdu, cependant, nous avons l'autorisation de reconstruire le premier gang, Freddy, Chica, Bonnie et Foxy, pour compenser la perte financière rencontrée par la disparition des robots. J'en ai profité pour revoir le design des robots, afin de les rafraîchir.
Henry n'est pas réapparu depuis notre bagarre. Je ne sais pas ce qu'il devient et espère qu'il n'est pas encore en train de formater un nouveau plan terriblement stupide. La pizzeria est dans tous les cas fermée jusqu'à nouvel ordre. J'ai dû remonter la Marionnette, pour garder le contrôle sur les robots. Elle n'est peut-être pas si inutile, finalement. Je préfère la savoir sous contrôle.
Mike... Mike va mieux. Il aurait pu y rester, il a eu beaucoup de chance. Il aura sans doute une marque toute sa vie, mais il est vivant et c'est tout ce qui importe. Mangle l'a mordu au cou et lui a presque brisé les cervicales. Je n'aurais pas supporté que lui aussi meurt, peu importe notre passif. C'est mon fils. Je réalise que j'ai passé bien trop peu de temps avec lui, à cause de ce qui s'est passé avec Georges. Sa mère m'a passé le savon de ma vie. J'avais oublié qu'elle était une forte tête. Mais Mike préfère rester ici, avec moi. Je ne sais pas ce qui le pousse à avoir une telle fascination pour ce restaurant, mais ce n'est pas bon.
Je ne veux pas le mêler à tout ça. Je ne veux pas risquer sa vie en lui expliquant tout. Mais je sais qu'il va falloir que je le fasse, à un moment ou un autre. Plus j'attends, plus ça sera difficile. Et j'aurais bien besoin d'un allié. Si Henry me lâche, je ne compte pas attendre d'être pris, il faudra détruire les preuves. Détruire les robots, tous.
Je ne doute pas une seconde que la Marionnette ne va pas apprécier de voir ses petits copains réduits en miettes et qu'il va y avoir d'autres accidents, de plus en plus souvent. Le futur s'annonce sombre et peu glorieux.